2018 dans le rétroviseur, perspectives 2019

  • Par J-P MARIANI
  • |
  • le 13/01/2019

2018, une année Blackmagic ?

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On pourrait presque dire que chaque année est une année Blackmagic tellement les capacités d’innovation et de développement semblent ne jamais connaitre de ralentissement. Mais 2018 marque une étape cruciale dans le développement de Blackmagic dans le secteur de la post-production avec la version 15 de DaVinci Resolve qui provoque un véritable raz de marée en termes d’adoption. Nous sommes particulièrement bien placés pour vous en parler car Atreid est l’intégrateur DaVinci Resolve numéro 1 en France. Nous constatons un engouement qui dépasse même l’engouement sans précédent pour Final Cut Pro à la belle époque, c’est peu dire.

Mais c’est le résultat d’une politique de développement sans relâche et d’une politique tarifaire particulièrement agressive qui permet à tous les utilisateurs de migrer vers DaVinci Resolve pour autre chose que l’étalonnage pour lequel il était devenu la référence du secteur. En effet, le développement de la partie Montage ainsi que les modules Fusion et Fairlight en font l’un des logiciels les plus complets et les plus attractifs de cette année. Son excellence en matière de performances sur les deux plateformes permet à chacun de choisir son environnement de travail en fonction de ses besoins et de son budget.

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Mais si 2018 est une année DaVinci Resolve, Blackmagic a également introduit son nouveau codec Blackmagic RAW qui se veut être la réponse "ouverte" au ProRes RAW fermé d’Apple. Disponible sur les tous les systèmes d’exploitation macOS, Windows et Linux, le codec RAW de Blackmagic est libre de droits et peut être intégré sans aucun coût de licence par les développeurs tierce parties qui le souhaitent. Il est cependant regrettable que seul DaVinci Resolve permet d’apprécier les qualités évidentes de ce nouveau codec ultra optimisé. La Guerre des codecs est définitivement lancée pour 2019.

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Blackmagic a marqué les esprits lors du NAB 2018 avec l’introduction de la nouvelle caméra Pocket Cinéma 4K qui sera à terme et sans nul doute le best-seller de la marque en matière de ventes, mais le fabricant semble avoir complètement raté son lancement avec des livraisons sporadiques (une fabrication très loin de la demande) et un manque cruel de communication à ce sujet qui en font sans conteste l’une des plus grandes frustrations de l’année écoulée. Espérons qu’ils seront en mesure de remonter la pente en 2019 avec un niveau de livraisons à la hauteur de la demande.

Adobe CC 2019 ou le jackpot de l'année !

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Adobe a de son côté réalisé l’un des plus gros coups en cette fin d’année 2018 avec l’intégration des codecs Apple ProRes dans les versions Windows de sa suite de !ogiciels Creative Cloud. Contre toute attente (on n’y croyait presque plus depuis le temps que les utilisateurs le réclamaient), c’est devenu enfin une réalité avec la récente mise à jour des logiciels CC 2019 qui offrent désormais des capacités de fonctionnement hétérogènes ultimes qui devraient provoquer une migration évidente de bon nombre d’utilisateurs vers l’environnement PC Windows étant donné les performances largement supérieures obtenues sur les stations de travail avec processeurs core i9 et cartes graphiques NVIDIA.

Difficile de comprendre pourquoi et maintenant Apple a lâché le ProRes sous Windows pour Adobe, mais nul doute qu’il y a des raisons derrière tout ça. Peut être que des révélations à ce sujet verront le jour en 2019, mais ne gâchons pas notre plaisir, les codecs Apple ProRes ne sont plus un obstacle pour le travail collaboratif hétérogène et ça c’est vraiment une révolution comme on les aime.


NVIDIA une année noire pour les utilisateurs

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2018 une année noire pour les cartes graphiques (GPU) et NVIDIA pourra s’en mordre les doigts encore et encore. Le dernier trimestre de l’année 2017 avait été marqué par une invraisemblable pénurie de GPU NVIDIA (et dans la foulée idem pour AMD) en raison du développement déraisonné de fermes de calcul Bitcoin qui ont privé les fabricants de PC haut de gamme et les intégrateurs de stations de travail comme Atreid du composant essentiel, à savoir le GPU.

Et cette pénurie a duré tout au long de l’année 2018 jusqu’à ce que NVIDIA se décidé enfin à lancer sa nouvelle génération de cartes graphiques, les cartes GeForce RTX. Ce lancement repoussé à de nombreuses reprises en raison de stocks importants sur la série 10 n’a fait que précipiter NVIDIA vers une véritable crise sanctionnée lourdement par la bourse en fin d’année, NVIDIA ayant perdu 50% de sa valeur en quelques mois. Une véritable punition amplement méritée au regard du désastre de la pénurie de GPU avec des tarifs complètement délirants, un lancement chaotique de la nouvelle gamme à un niveau de prix particulièrement élevé et de surcroit de sérieux problèmes de qualité sur la production des premières RTX 2080Ti.

En résumé, NVIDIA s’est gavé lors de pénurie des GPU, puis s’est retrouvé avec un énorme stock de cartes séries 10 qui n’ont fait que retarder l’introduction sur le marché de la série 20. Et pour couronner le tout, des problèmes de qualité et rapidement pénurie sur les nouvelles RTX 2080Ti n’ont fait que précipiter la chute de NVIDIA. Nous ne remettons absolument pas en cause les qualités intrinsèques de ces nouvelles cartes qui apportent un gain exceptionnel de performances (sur PC exclusivement), mais nous regrettons amèrement la gestion de la pénurie de GPU pendant cette période qui aurait pu être évitée sans tous les même évoquer tous les utilisateurs qui ont été pénalisés par des délais à rallonge et des tarifs élevés.

NVIDIA semble avoir retenu la leçon et nous espérons que 2019 sera une année normale en matière d’approvisionnement pour les cartes RTX qui sont désormais la référence incontournable pour qui souhaite travailler avec des résolutions supérieures au 4K et notamment le 8K qui commence à se développer de plus en plus dans les flux de post-production et VFX particulièrement.

Intel, un monopole douloureux dans la pénurie

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Si NIVIA a provoqué des pénuries en matière de GPU, Intel n’est pas en reste avec une pénurie sur les processeurs des gammes core i5/i7/i9 et X-Core qui aura bien marqué les esprits à partir du milieu de l’année 2018. En effet, comme si la pénurie des cartes graphiques n’était pas déjà assez pénalisante, est venue se greffer une pénurie sur les processeurs Intel les plus demandés, en raison d’un redressement du marché mondial des PC plutôt mal anticipé par le fondeur qui en plus a connu de nombreux retards sur la production des prochaines générations de processeurs gravés en 10nm.

Cette pénurie a été particulièrement prononcée dès la fin de l’été 2018 et se poursuit encore à ce jour pour quelques mois encore. Les nouveaux processeurs X-Core 9ème génération ont été officiellement lancés et ils sont livrés au compte-goutte à ce jour.


Le LTO-8 accélère l'archivage sur bande.

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L’année 2018, année de la bande magnétique ? Avec l’arrivée du format LTO-8 et ses 12To de capacité réelle par bande, l’archivage sur bande a connu un engouement bien marqué tout au long de cette année, malgré l’absence du poids-lourd du secteur pour la fourniture des média, à savoir FUJI. Sony et IBM sont les principaux fabricants de bandes LTO-8 (Quantum, Tandberg, HP étant des clients OEM) et sont parvenus à alimenter le marché jusqu’à ce que des problèmes juridiques entre Sony et Fuji provoquent un clash inattendu avec l’arrêt de fabrication des bandes LTO-8 décidée par les tribunaux en charge de l’affaire.

Et c’est encore une nouvelle pénurie qu’il faut subir depuis le mois de décembre 2018. Cele signifie que pour les mois à venir, il faudra utiliser des bandes LTO-7 pour faire face à l’absence de bandes LTO-8. La bonne nouvelle, c’est que les bandes LTO-7 sont plus abordables que jamais.


Stockage Flash toujours plus rapide et nuages à l'horizon

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Le marché du stockage ne s’est jamais aussi bien porté avec une multiplication des offres pour les systèmes de stockage et une percée significative des stockages Flash/SSD, y compris au sein de solutions externes haut débit. Avec des disques durs mécaniques de 14To et des SSD jusqu’à 4To, la demande en stockage n’est jamais en reste.

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L’intégration de stockages collaboratifs se développe naturellement au sein des entreprises qui souhaitent toujours améliorer la productivité et la sécurité des flux de production. Les offres Cloud se multiplient et il est nécessaire de ne pas se précipiter au regard des nombreuses possibilités offertes par les grands du secteur que sont Amazon S3, Microsoft Azure, Google pour n’en citer que quelque-uns.


Conclusion et perspectives 2019

En résumé, une année pleine de rebondissements mais surtout marquée par les pénuries des cartes graphiques, des processeurs et de nombreux autres composants. 2018 fut donc une année difficile pour les intégrateurs et nous avons essayé de faire de notre mieux malgré toutes les difficultés et obstacles qui se sont présentés.

2019, c’est parti et pour Atreid, il s’agit de la 22ème année d’existence et de présence de la société. Nous espérons que cette année sera excitante avec son lot de nouveautés et d’avancées technologiques avec une meilleure fluidité pour les composants et produits essentiels pour notre activité.

En 2019, nous continuons notre développement sur les solutions de stockage collaboratif, les solutions de gestion des médias et les solutions de stockage/archivage intégrées. Nous vous proposons dès maintenant notre nouvelle génération de stations de travail SuperMicro qui intègrent les tous derniers processeurs Intel X-Core et cartes graphiques NVIDIA RTX afin d’optimiser le fonctionnement et l’exploitation des logiciels Adobe et Blackmagic principalement. Et nous attentons avec une certaine "impatience" (ou inquiètude) le Mac Pro 2019.

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Apple, une année de transition.

Avant même d’anticiper ce qui nous attend en cette nouvelle année 2019, prenons quelques instants afin de décrypter les principaux évènements qui ont marqué l’année 2018, une année pas vraiment comme les autres.

Certains de nos partenaires et/ou fournisseurs directs/indirects ont largement alimenté l’actualité de l’année 2018. Commençons par le plus gros dans tous les sens du terme (au moins par la capitalisation boursière avant la dégringolade de début 2019), Apple qui nous a gratifié de quelques bonnes surprises en 2018.

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Pour les professionnels en mal d’amour avec Apple depuis le désastre du Mac Pro (fin 2013) dont on attend la relève dans le courant de cette année, Apple a démontré qu’elle était encore capable de produire des machines performantes, fiables mais (hélas) de plus en plus fermées. L’iMac Pro qui vient tout juste de fêter sa première année d’existence a donc passé le cap des mauvaises surprises et s’avère être la seule machine vraiment Pro dans la gamme d’ordinateurs Apple permettant de travailler dans de bonnes conditions avec les hautes résolutions 4K et RAW.

Au delà de 4K, on atteindra rapidement les limites de performances imposées par un design ultra compact qui ne permet pas aux composants les plus avancés de fonctionner à pleine cadence, en raison notamment des contraintes thermiques. Mais force est de constater que l’architecture de cette machine est largement plus efficace en matière de dissipation de chaleur et refroidissement que le vieillissant Mac Pro de fin 2013.

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2018 aura vu également la mise à jour d’un best-seller chez Apple, à savoir le Mac mini, qui 4 ans plus tard a enfin droit à un lifting technologique qui le remet sur le devant de la scène. Processeur Intel dernière génération, Thunderbolt 3, mémoire accessible (enfin par tout le monde quand même) et configurable jusqu’à 64Go, il a tout d’une micro station de travail pour les petits besoins du quotidien. Il remplace avantageusement la majorité des iMac 21"/27" de la gamme actuelle dès lors qu’il est associé à une extension eGPU.

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Les MacBook Pro actualisés lors de l’été 2018 (nouveaux processeurs Intel) ont également connu une mise à jour avec la carte graphique AMD Radeon Vega 16/20 et cela prouve que Apple est bien capable d’intégrer rapidement les nouveautés en matière de composants dès lors qu’ils sont disponibles. Cette génération de MacBook Pro qui arrive enfin à maturité deux ans après le lancement désastreux de la gamme 2016 qui inaugurait un nouveau design ultra fin, de nouvelles batteries, un nouveau clavier et l’intégration du Thunderbolt 3 chez Apple. Il aura donc fallu deux ans pour obtenir un MacBook "presque" parfait ? Allez encore un petit effort sur une meilleure gestion de l’énergie (peut mieux faire en matière d’autonomie sur batterie) et on ne sera pas trop loin d’un résultat de qualité mais à quel prix.

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En matière de technologies, 2018 aura permis à Apple d’installer la technologie Thunderbolt 3 sur tous les Macs "modernes". C’est justement sur la plateforme Apple que le Thunderbolt 3 s’exprime pleinement et permet d’exploiter de nouvelles générations de stockages ultra-performants et autorise une certaine forme d’extensibilité pour des machines de plus en plus fermées.

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2018 aura vu également naître un tout nouveau marché (en pleine expansion) avec le eGPU (carte graphique externe), qui permet d’exploiter justement la bande passante du Thunderbolt 3 pour accroitre les performances graphiques des Mac (mais aussi des PC) avec une nette avancée grace à la dernière version de macOS 10.14 Mojave qui intègre naturellement la gestion du eGPU.

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Chaque année voit l’arrivée d’un nouveau millésime de macOS, et la cuvée 2018 Mojave devrait faire oublier le désastreux macOS 10.13 (High Sierra) qui fut une réelle catastrophe pendant les 6 premiers mois de son lancement. Sans grande révolution, mais avec des avancées et des optimisations propres aux dernières générations de Mac, macOS 10.14 devrait apporter le même niveau de fiabilité et d’efficacité que macOS 10.12 (Sierra).

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Apple aura également lancé un nouveau Codec particulièrement haut de gamme avec le ProRes RAW (en partenariat avec Atomos) mais dont l’usage reste à ce jour limité au seul logiciel Final Cut Pro X, ce qui le rend particulièrement confidentiel en post-production, sauf pour les utilisateurs 100% Apple qui n’utilisent qu’un seul et unique logiciel dans leur flux de production, chose assez rare dans la profession ces dernières années. Mais on peut dire que l’arrivée de ce ProRes RAW aura pour conséquence de provoquer pas mal de réactions de la part de la concurrence sur les deux plateformes Mac/PC.